mercredi 9 février 2011

Les malades imaginés et non imaginaires

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Le malade imaginé (et non imaginaire)



Pour mon père

Certains médicaments prescrits à vaste échelle même à des personnes âgées ont quelque fois des effets secondaires peu documentés voire même niés : lorsque l'on surfe sur des sites de patients (entre autre) à leur sujet, on peut parfois retrouver exactement les mêmes symptômes... qui avaient été déniés (souvent lorsqu'il s'agit d'une personne âgée considérée comme un peu hypocondriaque) ou attribués à tout autre chose, par exemple à une autre maladie (!) elle-même ensuite traitée avec d'autres médocs, eux-mêmes parfois non exempts d'effets secondaires et ainsi de suite... On crée donc de la maladie et du malade. Tristesse et veuvage deviennent dépression ; solitude factuelle, maladie mentale etc... Medocs médocs... quand tu nous tiens !

Exemple le stilnox. Je découvre avant hier avec stupéfaction et tristesse qu'il peut donner des hallucinations -et une accoutumance quasi addictique terrifiante-... et des crises de colère sans objet, ce qui m'évoque un cas douloureux : un vieux monsieur (80) ans à qui il fut ordonné et qui ensuite crut voir régulièrement (!) sa femme morte depuis peu, que l'on crut gâteux (démence sénile?) bien qu'il ait gardé en apparence toutes ses facultés intellectuelles, d'où consultation de spécialiste pour détecter un éventuel Alzheimer, d'autres médications au cas où... etc etc ... sans que personne, ni son généraliste ni le psy lui ayant fait passer des tests ne s'intéresse à ce qu'il ingurgitait... Des hallucinations exactement semblables sont décrites par plusieurs personnes, une sur deux, (des jeunes de surcroît) sur le site, ainsi que de l'irritabilité. Là aussi, la vie sociale de cet homme a été drastiquement diminuée, ses proches lassés d'un si "pénible caractère"... qui n'était qu'une réaction normale à un toxique ! ayant petit à petit pris de la distance avec lui.

Les gens âgés bien mutualisés sont souvent sur médicamentés au point de devoir user de pilulier.. ce qui d'ailleurs n'est pas sans risques, dans le même cas, le "malade" ayant pris ses médicaments... dans le sens vertical ! un peu distrait en raison même de tout ce qu'il ingurgitait. Il y eut donc la "journée vitamines" (4 comprimés au lieu d'un); la "journée pantozol" (idem) ; rien de grave jusque là... mais la troisième eût été celle du "stablon", qui lui eût sans doute été fatal, chance, on détecta l'erreur in extremis.

Ceci est particulièrement poignant car ces prescriptions "prêt à porter", effectuées sans que l'on n'écoute le "malade" et ne débusque les symptômes d'éventuels effets "indésirables" de médicaments ordonnés, touchant des gens fragiles dont l'espérance de vie au mieux est de quelques années, ne seront ni détectées (ou détectées a posteriori, parfois longtemps après la mort du "malade") ni évidemment justiciées. Nous ne sommes pas égaux devant la médecine, et les gens isolés, âgés ou en fin de vie, "dépressifs"... ou plus exactement malheureux, ce qui n'est pas la même chose ! ont souvent tendance à sur-consulter, leur médecin étant au fil des jours devenu quasiment le seul lien les rattachant à la société, à la vie, leur unique confident et ami. Ceci est particulièrement sensible dans les régions déshéritées drainant des gens socialement mis à l'écart. Et si, comme l'a révélé l'affaire du mediator qui n'est que le haut de l'iceberg, les labos ont une énorme part de responsabilité, les médecins parfois n'en sont pas exempts : mal formés? Formés par les labos? Oui. Mais il est incontestable que certains ne cherchent pas beaucoup à se former eux-mêmes. Un exemple : internet, outil à longue portée, irremplaçable, est pour quelques uns du chinois. Suggestion : non pas un doctorat de médecine "à points" comme le permis mais une formation continue obligatoire avec contrôle -ne serait-ce qu'en informatique.- Après tout, même les pilotes de ligne ultra qualifiés ne doient-ils pas subir essais et analyses médicales réguliers pour être autorisés à voler? Les profs, des inspections?

Je considère ici que la vie de cet vieil homme a été assombrie vers la fin par l'épée de Damoclès humiliante qui oscillait sur sa tête (bien qu'il continuât à disserter, à lire, écrire et en allemand) et un caractère qui le rendait parfois difficile, issus de la légèreté d'un généraliste l'ayant sur médicamenté, obérant ses facultés intellectuelles, et d'un ponte psy n'ayant pas pris soin de regarder ses ordonnances.. ou de faire comme moi, (mais trop tard) un clic pour vérifier si ses "symptômes" ne provenaient pas d'un médicament... qu'il aurait suffit de lui enlever (pas simple le sevrage du reste pour ce qu'on peut en lire, mais bon..)

Le malade imaginaire ? Non, mais imaginé, oui. Et puis, fabriqué. A qui cela a-t-il profité ? labos + médecins.
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